C'est l'histoire de deux petits vers qui, sans le savoir, choisissent le même fruit pour demeure. Les illustrations, signées Virginie Guérin, sont vraiment réussies. Grâce à quelques plans de coupe audacieux, on peut voir les intérieurs fort douillets des deux petits habitants de la pomme : tro-gnon !
Quand je la lis à haute voix aux enfants des classes que je rencontre, cette histoire de partage destinée à de tout petits lecteurs (entre 2 et 4 ans) a toujours du succès, même auprès des collégiens ! Mais oui, je la lis aux adolescents - notamment quand ils étudient Soliman le Pacifique - pour détendre un peu l'atmosphère et montrer comment les idées mûrissent...
Car dans le magazine où l'histoire fut publiée, l'auteur devait confier (à la rubrique "Les coulisses de l'histoire") comment il avait eu l'idée de départ de son texte. Voilà ce que j'avais écrit :
La question de l'inspiration est toujours délicate, mais je crois pouvoir deviner comment Une pomme pour deux est née. Comme l'ampoule qui s'allume dans le cerveau des héros de bandes dessinées, l'idée surgit souvent de la rencontre (plutôt inattendue) entre différentes préoccupations, grandes et petites, profondes et passagères.
D'abord, dans ma vie de maman, il m'arrive d'avoir à régler quelques conflits : "Il faut apprendre à partager" est une phrase que je connais bien. Ensuite, j'ai écrit cette histoire en automne. Chaque jour, nous ramassions les pommes tombées dans le jardin. Nous croquions les plus belles, et mon mari découpait avec soin celles soupçonnées d'être "habitées". Enfin, c'était aussi pour moi le temps des dernières retouches au manuscrit de mon roman Soliman le Pacifique (Journal d'un enfant dans l'Intifada), qui se place au coeur du conflit israélo-palestinien. Là encore, il est question de partage...
Peut-être faut-il voir dans cette pomme le fruit de tout cela ? Je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, pour moi, le plus important dans l'histoire, c'est... la poire, la seconde chance, l'espoir d'une entente toujours possible !
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